Paris

Si la décriminalisation de l'homosexualité et la suppression de nombreuses discriminations ont pour conséquence d'améliorer la vie des gays, elles atténuent aussi le militantisme.
Le 19 juin 1982, la Gay Pride de Paris ne rassemble plus que 8 000 manifestants. Le CUARH et le CUARH-Paris qui avait éclaté fin 81 en COPARH (Comité Parisien Anti-Répression Homosexuelle) et en RHIF (Rencontre des Homosexualités en Ile-de-France) n'ont pas réussi à fédérer toutes les associations pour cette marche. Les lesbiennes du MIEL ont organisé leur propre cortège en tête du défilé. Si les commerces ne sont pas encore associés à la marche, les associations y participent donc de manière désunie avec pour chacune, leurs propres revendications et slogans.
La marche se déroule de Montparnasse à Beaubourg. Contrairement à l'année précédente, TF1 et Antenne 2 ont consacré 4 mn à l'événement dans leur journal télévisé. La presse écrite reste encore assez discrète et ne consacre que quelques lignes à la Gay Pride, pour indiquer que l'affluence est inférieure à celle de l'année précédente ou pour considérer qu'avec la dépénalisation de l'homosexualité, les gays avaient maintenant obtenu ce qu'ils voulaient et que ce genre de marche n'avait plus aucune raison d'être. Il est tout de même assez amusant de constater que cette même presse des années 80, après des années, voire des siècles de silence sur les problèmes que rencontrent les homos dans la vie de tous les jours, prenne enfin la parole sur le sujet. Mais c'est pour mieux enterrer un mouvement qu'elle considère mort-né.
C'est Marie-Paule Belle qui animera la soirée organisée par le CUARH.