En 2004
l'Inter Centres LGBT qui regroupe au niveau national les centres
Lesbiens Gay Bi et Trans a décerné à la mairie de Metz l' "Anti-Prix
annuel de la démarche la plus préjudiciable à l'intégration sociale et
à l'épanouissement des personnes LGBT". Il est reproché à la mairie de
Metz son ignorance soutenue, depuis janvier 2001, des actions de
l'association "Couleurs Gaies" (CGL Metz), et notamment pour son manque
récurrent d'attention à ses recherches de locaux, à ses demandes de
subventions ou au bon déroulement de ses cortèges. En effet, tout le
monde se souvient encore du croche-pied de dernière minute du maire de
Metz qui interdisait aux organisateurs de la gaypride 2004 le passage
du cortège dans le centre piétonnier de la ville, alors que d'autres
cortèges (fête de la mirabelle, Saint Nicolas) l'empruntent
régulièrement depuis des années. Une plainte a même été déposée à cette
occasion par l'association Couleurs Gaies contre la mairie. A vrai
dire, la première édition de la gaypride lorraine en 2003 n'avait pas
connu ce souci car jamais la municipalité n'avait imaginé qu'elle
réunirait autant de monde. La presse publiait dès le lendemain une
photo de la rue Serpenoise, la principale artère piétonne de la ville,
remplie d'une extrémité à l'autre des manifestants de la Gaypride.
Cette photo a dû produire un électrochoc chez nos élus gênés que
l'homosexualité s'affiche de manière aussi visible et impressionnante
dans cette ville réputée sage et vertueuse. Plus jamais cette
démonstration de force ne devrait se reproduire, donc exit la gaypride
du centre ville.
:: Une histoire tendue entre
le maire de Metz et les homosexuel(le)s
Depuis son élection à la
mairie de Metz en 1971, Jean-Marie Rausch a toujours été diabolisé par
la communauté LGBT de la ville. Les gays messins de plus de quarante
ans ont des quantités d'anecdotes à relater à propos des relations
tendues entre le maire et les gays. Certains se souviennent avec
précision des contrôles musclés de la "Brigade de Surveillance de la
Voie Publique" composée de policiers municipaux en civil parcourant les
rues de la ville dans leurs R4 et semant la terreur dans les divers
lieux de drague nocturne de la ville au début des années 80. Car si les
agresseurs de PD pouvaient agir en toute impunité dans notre bonne
ville, et faisaient rarement l'objet de contrôles et d'arrestations, il
n'en était pas de même des homos : contrôles, insultes, fichages et
intimidations diverses. Heureusement cette époque est aujourd'hui
révolue, mais elle a laissé des traces indélébiles dans la mémoire
collective des gays messins.
Le Guide Gay International Spartacus édite chaque année depuis le début
des années 70 un répertoire des lieux gays de chaque ville du monde.
Les éditions du début des années 80 de ce guide précisent pour Metz
que, suite à la parution d'une pleine page de publicité de la
discothèque gay messine le Bizzaroïde, la mairie de Metz avait
multiplié les tracas administratifs contre cet établissement et avait
précisé que Metz souhaitait rester une ville tranquille où
l'homosexualité n'avait pas sa place. Là aussi, on pouvait imaginer
mieux pour l'intégration et l'épanouissement des personnes LGBT.
Depuis, même si les relations avec la communauté gay sont moins
violentes, elles n'en restent pas moins très tendues. Les associations
LGBT de la ville n'ont jamais eu le moindre début de soutient dans
leurs démarches et se sont plutôt heurtées à des ennuis divers, à
l'image de cette interdiction de la marche LGBT dans le centre
piétonnier.
Il y a quelques mois, le journal municipal Vivre à Metz, publiait pour
la première fois un éditorial du maire de Metz au sujet des
homosexuels. Même si chaque mot a été pesé, il est tout de même assez
intéressant de connaître le fond de la pensée de Jean-Marie Rausch qui
ne loupe jamais une occasion d'associer homosexualité et délinquance.
Pour
voir l'article de Lorraine Gay sur cet éditorial, cliquer
ici
Metz n'a connu que deux
maires depuis la Libération, le précédent étant décédé au cours de son
mandat, il est tout à fait probable que Jean-Marie Rausch se représente
pour la 7e fois à la mairie de Metz en 2008, il approchera alors les 80
ans (il est né en 1929). Les homosexuels messins ont encore de mauvais
jours devant eux.
:: Positions diverses d'élus
mosellans face à l'homosexualité.
Nathalie GRIESBECK (UDF) :
Nathalie Griesbeck, ancienne adjointe au maire de Metz et Député
Européen déclarait en 2004 : "Dans le domaine des moeurs, nous sommes
attachés à une non discrimination vigilante, respectueuses des
personnes, tout en évitant toute forme de provocation qui ne peut que
nuire à l'objectif initial." No comment.
Nathalie Griesbeck a également soutenu la Fédération Française des
Centres Gay et Lesbien dans sa lutte contre le député italien Rocco
Buttiglione à l'origine de propos sexistes, homophobes et sérophobes.
Denis
JACQUAT (député UMP) et adjoint au maire de Metz:
Ce député a accepté l'invitation de Couleurs Gaies de participer dans
les locaux de l'association aux 9e Rencontres de la Fédération des
Centres LGBT de France en février 2004. Lors de ces rencontres, le 2ème
adjoint au maire de Metz a notamment estimé qu'une "réforme globale" de
la lutte contre toutes les formes de discrimination était
indispensable : c'est au nom d'une telle réforme "globale"
qu'il a justifié le rejet par l'Assemblée nationale, le
27 novembre dernier de la proposition de loi "portant
pénalisation des propos à caractère discriminatoire" présentée par
Patrick Bloche, Jean-Marc Ayrault et les autres députés PS ou
apparentés. Denis Jacquat a estimé que ce texte était "louable" mais
qu'il relevait d'une "logique de retouches ponctuelles" car il ne
visait qu'un nombre limité de discriminations (celles relatives au
sexe, à l'état de santé, au handicap, aux moeurs et à l'orientation
sexuelle). Le député UMP a estimé qu'il convenait d'attendre les
conclusions d'un "groupe de travail interministériel" nommé par le
Premier ministre sur instruction du Président de la République pour
mettre en place une "nouvelle autorité administrative indépendante
chargée de lutter contre toutes les formes de discriminations" et pour
légiférer contre l'homophobie, "forme particulière de discrimination",
en même temps que contre toutes les autres formes de discrimination. Il
a donc voté contre cette proposition de loi, comme il avait aussi voté
contre le Pacs en 1999.
Il faut rappeler que Denis
Jacquat a été aussi co-fondateur de Aides-Moselle et qu'il est
intervenu personnellement en faveur de Couleurs Gaies auprès du
ministère de l'Education Nationale pour soutenir la demande d'agrément
de l'association LGBT de Lorraine Nord auprès du rectorat de Nancy-Metz.
Marie-Anne
Isler-Béguin, Député Européen Vert et
Conseiller municipal de Metz, lors de l'interdiction du maire de Metz
d'autoriser l'accès du centre piétonnier à la Gaypride Lorraine 2004, a
déclaré avec René Darbois, autre Conseiller Municipal Vert de Metz :
"M. Rausch interdit la fête, la fête qu'il ne comprend pas, la
fête qui n'est pas la sienne, à moins qu'il obéisse à quelque autorité
commerçante qui n'imagine pas la ville autrement qu'en termes de
profit, craignant que le passage de la fête n'altère l'envie de
consommation des Messins". Marie-Anne Isler Béguin a participé aux 9e
Rencontres de la Fédération des Centres LGBT de France en février 2004
dans les locaux de Couleurs Gaies. Elle a soutenu le Fédération
Française des CGL dans son combat contre le député homophobe
Buttiglione et a écrit aux associations LGBT de l'Est de la France :
"Comme tous mes collègues du groupe des Verts [...], je suis opposée à
la nomination de Monsieur Buttiglione [...] dont les propos sont
effectivement indignes des valeurs qui doivent être celles des
démocraties européennes"
Jean-Jacques
AILLAGON, Conseiller Régional de
Lorraine.
Né à Metz en 1946, l'ancien Ministre de la Culture et de la
Communication a été aussi adjoint aux affaires culturelles de la mairie
de Paris et Président du Centre Georges Pompidou de Paris. Proche de
Jacques Chirac, il a fait partie du gouvernement Raffarin de mai 2002 à
mars 2004. Il est un des rares hommes politiques de droite à n'avoir
jamais caché son homosexualité et a déclaré lors d'une interview au
journal Le Monde : "En affirmant ma liberté de vivre ma sexualité, et
ce dans un contexte historique, géographique (la province), et dans un
contexte familial très répressif, j'ai agi politiquement. Au-delà de
mon sort, c'est la situation de tous les homosexuels qui était
concernée par mon engagement". Jean-Jacques Aillagon qui ne cachait pas
son intérêt pour le poste de maire de Metz, s'est présenté aux
Régionales de 2004. En troisième position sur la liste "majorité
Lorraine" de Gérard Longuet, il n'a pas eu la chance de voir gagner sa
liste, puisque le Conseil Régional a été gagné par la gauche. Il reste
donc Conseiller Régional d'opposition.
François GROSDIDIER (député
maire UMP de Woippy) a marqué sa solidarité
lorsque le local de l'association Couleurs Gaies a été vandalisé par
homophobie.
Ont soutenu par leur
présence l'association Couleurs Gaies, luttant pour la reconnaissance
de la déportation pour homosexualité, lors de la Commémoration de la
déportation 2005 :
- Christiane PALLEZ
(Conseillère Générale PS)
- Pierre BERTINOTTI
(Conseiller Municipal PS de Metz)
Jean-Philippe WAGNER. Le 6
septembre 2005 ce Conseiller Régional "Non Inscrit" et ancien membre du
FN a écrit à Jean-Luc Romero qui l'invitait à une réunion de travail
d'Elus Locaux Contre le Sida :
"Cher Monsieur,
Ne pas être contaminé(e) par le virus du Sida est une question de conduite
personnelle, impliquant une certaine
éthique, totalement insusceptible
d'être prise en considération par les politiques publiques. N'étant pas
concerné par cette question, je vous retourne votre formulaire et vous
prie de croire que je n'assisterai pas à vos réunions.
J.P.W."
source : http://romero2008.hautetfort.com/
Petite précision de Lorraine
Gay : Nous sommes bien au XXIe siècle en Lorraine.