Louis-Hubert LYAUTEY, Maréchal de France
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Beaucoup d'historiens ont
omis, dans leur biographie du Maréchal Lyautey, de parler de son
homosexualité qui était pourtant de notoriété publique et qui a inspiré
non seulement ses oeuvres littéraires mais probablement aussi sa façon
de penser et le cours de sa vie.
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17 novembre 1854 :
Louis-Hubert Lyautey naît à Nancy dans une famille aristocratique
lorraine, catholique, bien pensante et traditionaliste. Comme ses aïeux
et comme son père, son chemin est tout tracé dès la naissance : il sera
militaire. Sa jeunesse est baignée dans cette éducation rigoureuse au
milieux des militaires et des casernes de cette ville de garnison. En
1873, il entre à 18 ans à Saint-Cyr, école militaire prestigieuse, d'où
il ressort comme lieutenant, officier de cavalerie. Sa première mission
est pour l'Algérie, alors colonie française, où il part durant deux
ans. Il appréciera ce pays, ses habitants mais aussi la vie militaire
faite d'amitiés viriles et sincères.
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A son retour en Europe, il
n'a pas beaucoup de goût pour la vie provinciale et encore moins pour
la vie de famille. Il arrive à échapper au mariage, qui est aussi un
passage imposé pour tout jeune fils de bonne famille et préfère
fréquenter les milieux artistiques et intellectuels parisiens. On le
voit à l'opéra, à toutes les soirées mondaines et élégantes de Paris.
Il brille en société par sa culture, son humour et son goût exacerbé du
paraître et du plaire. Il fréquente Marcel Proust qui s'en inspire pour
créer le personnage homosexuel du Baron de Charlus. Mais c'est à l'âge
de 40 ans que sa carrière militaire commence et qu'il peut exprimer sa
véritable personnalité par des actions concrètes et non plus seulement
par des bons mots. C'est à cet âge qu'on lui attribue aussi ces
premières aventures masculines.
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1894 - 1925 :
Lyautey part pour le Tonkin en Indochine française où il sert sous les
ordres de Galliéni, autre figure militaire prestigieuse en non moins
homosexuelle. Galliéni le fascine et le trouble à la fois. En 1897, il
part pour Madagascar où il réussira à pacifier la région et à assurer
son développement économique. En 1900 il est nommé Colonel et en 1903,
Général de Brigade. Il part alors pour l'Algérie, restée très présente
dans son coeur. On lui attribuera alors de nombreuses amours avec de
jeunes maghrébins mais aussi avec de jeunes et beaux officiers qui
l'entourent. En 1906 il est nommé Général de Division, mais c'est en
1912 qu'il donnera le meilleur exemple de sa capacité d'homme d'Etat :
Il est nommé au Maroc dont le souverain demande le protectorat
français. Il est ainsi le premier Commissaire-Président Général du
Maroc. Il pacifie le pays et le développe tout en respectant les
coutumes locales. On l'avait connu sous son coté dandy et artificiel
dans les salons parisiens, on le découvre sous son aspect social et
humaniste. En 1920, il dit des marocains : "Ils ne sont pas inférieurs,
ils sont autres". Ces idées sur le colonialisme sont aux antipodes des
idées de l'époque et il n'hésite pas à exprimer sa différence. On lui
doit notamment cette réflexion plutôt prémonitoire et en tout cas très
visionnaire :
"Il est à prévoir, et je le crois comme une vérité historique, que,
dans un temps plus ou moins lointain, l'Afrique du Nord évoluée,
civilisée, vivant de sa vie autonome, se détachera de la métropole. Il
faut qu'à ce moment-là, et ce doit être le suprême but de notre
politique, cette séparation se fasse sans douleur et que les regards
des indigènes continuent toujours à se tourner avec affection vers la
France. Il ne faut pas que les peuples africains se retournent contre
elle. A ces fins, il faut dès aujourd'hui, notre point de départ, nous
faire aimer d'eux."
Il publie de nombreux rapports officiels sur ses exploits coloniaux,
mais aussi sa correspondance et quelques ouvrages dont : "Le Rôle
Social de l'Officier" (1891) et "Du Rôle Colonial de l'Armée" (1900).
En 1912, il sera élu à l'Académie Française, en décembre 1916, il sera
nommé Ministre de la Guerre jusqu'en mars 1917 où il démissionne et
retourne au Maroc. En 1921, il est élevé à la dignité de Maréchal de
France. C'est à l'âge de 55 ans qu'il finit par se marier.
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1925 - 1934 :
Son opposition et sa rivalité avec Pétain feront qu'il devra quitter le
Maroc pour s'installer en France à Thorey où on le condamne à une
retraite non volontaire. Il aura encore le temps d'organiser à Paris
l'Exposition coloniale de 1931 et de devenir le Président d'honneur du
scoutisme français. Il décède à Thorey le 27 juillet 1934, et selon ses
dernières volontés, son corps est enterré à Rabat, en terre marocaine.
En 1961, sa dépouille sera rapatriée à Paris aux Invalides. Il aura
gardé le respect et l'estime des marocains.
Quelques citations concernant
l'homosexualité de Lyautey :
On attribue à Clémenceau l'hommage suivant à Lyautey :
« Ça, c'est un homme admirable et courageux, qui a des couilles au
cul. Dommage que ce ne soit pas souvent les siennes »
Une variante, rapportée par la journaliste Béatrice Pereire,
attribue ce bon mot à Lyautey lui-même : « Dans ma vie, j'ai
toujours eu des couilles au cul, même si ça n'a pas souvent été les
miennes... »
Son épouse, la Maréchale, s'adressant aux jeunes officiers
qui entouraient son mari : " Messieurs, j'ai le plaisir de vous
informer que cette nuit je vous ai fait tous cocus."
Lyautey écrit dans son journal : " Un jeune
sous-lieutenant, qui me plaît si fort, est venu de 10h à 2h me
réchauffer de sa sève chaude...j'ai toujours aimé les plus jeunes quant
ils sont aptes. Ce sont de bons compagnons de travail et de rêverie !."
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