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JOURNEE 2005 DU SOUVENIR DE LA DEPORTATION
Discours de Monsieur Kristof ARROYO, Président de l'association LGBT Homonyme.

Mesdames Messieurs les élus, Mesdames Messieurs en vos grades et qualités, Mesdames Messieurs,

Notre devoir est celui de la mémoire, de la vérité. Ce devoir, l'association Homonyme l'accomplit chaque année depuis 1994 en déposant une gerbe le dernier dimanche du mois d'avril lors de la journée de commémoration de la déportation.

Notre devoir est de nous souvenir, de ne jamais oublier les souffrances endurées par nos aînés déportés en raison de leur homosexualité. C'est pourquoi nous leur rendons hommage aujourd'hui, dans le calme et la dignité, sans signes ou symboles ostentatoires, pour perpétuer ce devoir de mémoire, pour ne jamais oublier combien ont souffert les homosexuels, hommes et femmes, au même titre que tous les autres déportés.

Dès la prise de pouvoir d'Hitler en 1933, les persécutions homophobes ont commencé. Au titre du paragraphe 175 du code pénal allemand, des centaines de milliers d'homosexuels ont été arrêtés, torturés, déportés, exterminés ; ceci, sur tout le territoire du Reich, y compris sur les territoires annexés dont faisaient partie l'Alsace et la Moselle. Il est à vrai dire difficile de donner un chiffre exact de l'ampleur de ce génocide. Les estimations les plus heureuses font état de 20 000 victimes, les plus alarmantes de centaines de milliers de morts. Ce que l'on peut par contre affirmer, c'est que, de tous les homosexuels internés en camps de concentration, plus de 2/3 périrent avant la Libération. Les "triangles roses" faisaient partie des couches les plus méprisées des camps dans la conception imaginée par le système nazi. Finalement, l'exactitude des chiffres importe peu, l'Histoire ne doit retenir que cette volonté organisée de supprimer une catégorie d'individus, les homosexuels, tout comme on élimina les opposants politiques, les juifs, les asociaux, les infirmes, les tziganes, les réfugiés espagnols, les francs massons, les témoins de jéhova, ou tout autre humain que l'idéologie nazie jugeait inférieurs.

Après l'effondrement du régime nazi, le génocide homosexuel demeura longtemps et sciemment ignoré, comme si telle ou telle catégorie de victimes étaient plus "honorables" que les autres. Une victime reste une victime. Ces dernières années ont vu peu à peu émerger les prémices d'une reconnaissance officielle. En novembre 2001, la Fondation pour la Mémoire de la Déportation a établi un rapport dévoilant d'ores et déjà les noms de 210 personnes déportées en Alsace et en Moselle au titre de leur homosexualité. Le 26 avril 2001, Monsieur Lionel Jospin alors 1er ministre, tient des propos explicites à ce sujet "nul ne doit rester à l'écart de cette entreprise de mémoire. Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l'occupation contre certaines minorités, les réfugiés espagnols, les tziganes ou ;les homosexuels". Le 28 mars 2002, Monsieur Jacques Floch, alors Secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants, évoquait en ces termes la déportation homosexuelle comme faisant "partie de l'histoire de notre pays". Enfin, le Président de la République lui même déclarait en 2002 que le "devoir de mémoire n'ignore pas les souffrances que les homosexuels ont endurées".

Cette année encore, nous n'avons pas été associés à la cérémonie officielle, pourtant, nous ne pouvons que saluer l'ouverture du dialogue en Meurthe et Moselle et au niveau national grâce à l'engagement d'une poignée d'hommes et de femmes tels que le Ministre Délégué aux anciens combattants, Monsieur Hamlaoui MEKACHERA ou plus près de nous notre Préfet Monsieur Claude BALAND. La majorité des associations lesbiennes, gay, bi, trans demandent que soient poursuivis et financés les travaux de recherche pour que soit rétablie la vérité historique, d'être intégré à part entière aux commémorations du souvenir au même titre que n'importe quelle association d'anciens déportés, internés, résistants et patriotes, de participer à l'achat de la gerbe commune à la mémoire de TOUS les déportés, Que soit cité l'ensemble des motifs de déportation du régime concentrationnaire nazi. Notre devoir est de ne jamais oublier de perpétuer le souvenir de ce génocide, de tous les génocides , afin que de telles horreurs ne puissent jamais se reproduire. Tirer les leçons de l'Histoire, c'est se garder pour le futur.

Je vous invite à observer une minute de silence à la mémoire de l'ensemble des victimes de la barbarie passée comme présente en vous tenant par la main en signe de fraternité.

N'oublions jamais la devise de notre république "LIBERTE EGALITE FRATERNITE"

 

Merci à toutes et à tous.

DOSSIER LORRAINE GAY
"JOURNEE DU SOUVENIR DE LA DEPORTATION 2005" EN LORRAINE

MOSELLE

METZ

> Communiqué de presse du 21 avril 2005 de Couleurs Gaies à Metz
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Compte-rendu de la cérémonie du 24 avril 2005 à Metz - Queuleu
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Inventaire de toutes les actions menées par Couleurs Gaies depuis 2004 (Site Projet Triangles Roses)
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Les années 40 à Metz

SARREGUEMINES

> Compte-rendu de la cérémonie du 24 avril 2005 à Sarreguemines
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Dossier sur la déportation de l'association Emergence 57 à Sarreguemines (site Emergence)
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Inventaire de toutes les actions menées par Emergence 57 depuis 2004 (site Projet Triangles Roses)

MEURTHE-ET-MOSELLE

NANCY

> Compte-Rendu de la Cérémonie du 24 avril 2005 à Nancy - Laxou
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Discours de Kristof Arroyo, Président de Homonyme
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