Comme dans beaucoup de
départements de province, la vie gay des Vosges n'est apparue au grand
jour que depuis quelques années. Durant des siècles, il fallait cacher
son homosexualité et les quelques gays qui s'assumaient n'avaient guère
d'autres choix que de se rendre dans les grandes villes ou de
fréquenter les parcs et pissotières pour faire des rencontres.
A
Epinal, les tasses (pissotières) étaient nombreuses. Celles de la gare
mais surtout celles du quai des Bons Enfants étaient les plus courues.
Dans les années 30, 40, 50, 60, 70 et même 80, différents édicules ont
ponctué le quai des Bons Enfants mais ont toujours attiré les
homosexuels de la ville dès le soir tombé
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Epinal : Le quai des Bons Enfants et sa tasse dans les années 30. |
:: Les années 70.
Dès les années 70, quelques établissements se sont risqués à
organiser discrètement des soirées pour les gays.
A Gérardmer la
première association homosexuelle de France (on ne disait pas encore
gay), le Club Arcadie, avait trouvé un établissement sympathisant pour
accueillir ses réunions régionales. L'Hôtel
Restaurant de Paris, rue de la gare, était tenu par un
"sympathisant" qui organisait parfois des soirées homos avec le club
Arcadie. Malgré la pudibonderie de cette première association, les
témoignages de cette époque évoquent des soirées privées
particulièrement chaudes. Cette petite station balnéaire de Gérardmer a
toujours connu une vie gay "underground" et discrète. Marc et Alain
étaient aussi connus dans cette ville, ils y ont tenu peu de temps l'Hôtel
des Voyageurs. Quelques pizzerias et
discothèques de la ville avaient aussi la cote auprès des touristes
homos en saison (été et hiver).
:: Les années 80.
Autre ville qui avait aussi une
longueur d'avance sur le reste du département, c'est Remiremont. Dans
les années 80, le bar "Le Monte-Carlo",
112 rue du Général de Gaulle avait une clientèle essentiellement gay le
soir. Cette petite ville offrait aussi plusieurs lieux de drague en
extérieur, notamment la Promenade du Calvaire.
A Bruyères, c'est un restaurant, "le
Chantecler", qui, en dehors d'être un
excellent gastronomique, était particulièrement accueillant pour les
homos.
La seconde ville du département, Saint Dié, a toujours été, en
revanche, peu accueillante pour les gays. Pas d'établissement recensé
et uniquement des lieux de drague en extérieur comme la Place
du Marché, le Parking
de la Pêcherie, ou le Parc
du Centre Ville.
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La promenade du Calvaire à Remiremont. |
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La Parc de Saint-Dié dans les années 80. |
La Promenade du Cours à Epinal. |
Quand à Epinal, la
Préfecture, si l'historique tasse du quais des Bons Enfants a perdu un peu de son affluence dans les années 80, la Promenade
du Cours offre un parking pour la drague en voiture et un beau parc pour les rencontres à pied.
Le premier établissement
de la ville a affirmer véritablement son caractère gay a laissé un très
bon souvenir auprès des homos spinaliens des années 90 : Cet
établissement faisait hôtel, restaurant, bar et discothèque : Une seule
et même adresse pour trois établissements au 6 quai des Bons Enfants
(juste en face de la fameuse pissotière) : Le
Charolais, brasserie, bar, restaurant
gay friendly; le Point Central,
c'était l'hôtel. Quant à la boîte qui a laissé un souvenir
impérissable, c'était le Scotch Club.
Puis les années Sida ont été une sorte de traversée du désert.
Parmi
les lieux vosgiens qui n'existent plus ou qui ont changé d'orientation
n'oublions pas l'Auberge chez Dino à
Bains-les-Bains avec sa grande terrasse et son hôtel, la discothèque le
5ème avenue à
Gérardmer et à Epinal un bar qui a changé souvent de nom :
L'Imprévu, rue de la Maix, qui est
devenu plus tard le Cartoon.
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